mardi 5 mars 2013

War machine.

Loney as death itself.


                        Comme tous les soirs, le projet Jenova, arme de guerre finement conçue en laboratoire, chantait, encore et encore, elle poussa sa magnifique voix à exécuter les séries de notes plus délicates les unes que les autres. Les yeux bandés, elle s'exécutait, puis retournait dans sa cage aux barreaux rouillés, comme tous les soirs depuis si longtemps …


            Le projet Jenova avait été retrouvé inconscient dans une forêt, étendue sur la mousse verdoyante, les arbres la protégeant. Elle était entrée dans un sommeil profond. Des chasseurs passant par là l'avaient trouvée. Intrigués par son corps étrangement bleuté ainsi qu'à sa longue chevelure d'un bleu merveilleux, ils l'avaient ramenés chez l'un d'eux et l'avaient alitée en attendant son réveil. Mais ces hommes ne se doutaient pas de l'erreur qu'ils avaient faite en approchant le projet Jenova.

            En effet, quand celle ci se réveilla, ses yeux bleus perçants se posèrent sur un des chasseurs qui fut directement subjugué par sa beauté sans failles. Elle était dangereusement magnifique, et quelque chose dans les yeux de Jenova lui indiqua qu'il devrait s'en éloigner sans réfléchir. Mais les hommes aiment prendre des risques inutiles.. Hélas pour lui. « Alors ma belle tu as bien dormi ? » lui demanda-t-il, en lui caressant la joue, et alors qu'il s'approchait d'elle, le projet Jenova inclina la tête sur le côté et lui dis, calmement «Tu es semblable aux autres hommes. L'idiotie, les instincts primaires vous commandent tous. La folie humaine m'as crée, je suis le projet Jenova. Et je viens te délivrer. » Et juste après ces mots, elle mis ses deux mains sur les joues de l'homme. Au contact de ses mains, l'homme fut traversé d'une décharge électrique, et tomba au sol, sans vie. La jeune femme se leva du lit, et descendis les escaliers de façon presque céleste avant de retourner à l'extérieur.

            Pas loin de la scène, un cirque terminait son spectacle du soir. Les visiteurs sortaient, les enfants riaient encore émerveillés par ce qu'ils venaient de voir. Et les artistes retournaient a leur train train quotidien. Le directeur du cirque discutait avec sa femme non loin du chapiteau. « Il nous faut quelque chose de nouveau, une nouvelle attraction sinon nous allons perdre des clients. Nos numéros sont tous vus et revus, les gens se lassent...Je sors en ville, je reviens demain matin. »

            Le projet Jenova errait sans but dans les ruelles sombres de la ville, cherchant un endroit où se cacher. Son corps était encore marqué des opérations qu'on lui avait fait subir au laboratoire. Qui elle était, elle ne savait pas. Les lignes de codes informatiques insérées dans son processeur lui indiquaient son nom de laboratoire, ainsi que ses plans de conception, son but, ses capacités. Dans sa tête elle voyait des images de guerre, d'armes, de sang, des cadavres de personnes innocentes. Au travers de ses yeux aveugles, elle voyait tout ce dont elle était capable, ce pour quoi elle avait été crée. Une machine surpuissante, elle était la guerre elle-même. Son disque dur interne était affolé, scannant chaque détails à une vitesse incroyable, le projet Jenova, encore humaine au fond d'elle, ressentait une immense douleur, si immense qu'elle se dégoutait elle-même. Car créer une machine au travers d'un personne humaine est cruel, tellement cruel. Débranchée de son ordinateur de contrôle, elle avait pu retrouver sa liberté de penser et d'agir.

            L'homme avait créé un monstre ayant le monopole de vie ou de mort sur quiconque, voir même sur la planète entière. Elle n'était plus à l'échelle de l'humanité. Le projet Jenova pris conscience de sa puissance, elle était une déesse déchue, crée par l'homme. L'humanité, guidée par sa volonté de puissance infinie s'était réduis à créer un être surpuissant et impitoyable.

            C'est ainsi que, plongée dans ses recherches à l'intérieur de sa base de données, le projet Jenova avait laissé entendre sa douce mélodie à la ville entière. Plongée dans l'obscurité, au milieu du sous-bois où elle avait finis par atterrir, elle chantait. Elle ne s'en rendait pas compte, car son âme s'était mise en veille, détruite par la vérité qu'elle venait de découvrir. Alors, on pouvait entendre sa douce voix, chantant de façon si triste et désolée ce merveilleux requiem, que quiconque l'entendait en aurait eu les larmes aux yeux et la chair de poule.

            Le directeur du cirque, comme tous les autres habitants de la ville, entendis cette merveilleuse voix et intrigué, se dirigea vers sa source. Une fois arrivé à destination, il vis cette jeune femme, chantant son désespoir au clair de lune. Son corps dévêtue, recouvert par ses longs cheveux bleutés, et sa peau légèrement nacrée étaient une pure merveille. L'homme, d'abord effrayé par cette créature, se demanda s'il ne fallait mieux pas s'en aller. Puis il s'approcha doucement et lui demanda si elle allait bien. La jeune femme sursauta et accompagnée d'un drôle de bruit mécanique, elle se tourna vers lui, le laissant admirer son visage tout aussi divin. Ses grands yeux exprimaient de la panique, mais aussi de la douleur, une douleur inimaginable. L'homme s'avança et lui parla à nouveau

            « Je ne te veux pas de mal. Viens avec moi, je te garderais en sécurité, plus personne ne pourra te faire souffrir. »

            Elle scanna l'homme des yeux avant de décider de le suivre. Elle avait besoin d'un repli, et avant tout elle avait besoin de se remettre de sa sortie de veille prolongée. Son réveil n'était pas programmé, la fin du processus de transition s'était mal déroulé, et elle était donc incomplète, toujours capable de ressentir et de penser, à travers ses fonctions destructrices.

            Alors elle le suivit et devins cantatrice au sein du cirque. Malgré ses jolies paroles, le directeur du cirque l'avait bridée et condamnée à passer ses nuits cachée avec les animaux, dans une cage aux barreaux rouillés par le temps. Seule, les yeux bandés, elle chantait jour et nuit, son âme en veille, elle n'était qu’une coquille vide.

            Mais ceci ne dura que quelques années seulement. Le projet Jenova, ensommeillé au fond de cette coquille humaine, un jour, se réveilla. Le processus de récupération des données était terminé, elle était à présent au-dessus de tous les humains de cette planète, un dieu en puissance. Quand son esprit se réveilla, elle se trouvait au milieu de la grande piste, et se mit à rayonner d'un bleu éclatant.  Son corps décolla du sol, les bras étendus et la tête en arrière, le projet Jenova se mit en route. Elle annonça d'une voix solennelle


            « Vous, humains cupides et avides de pouvoir, faîtes face à votre misérable condition, ouvrez vos yeux et découvrez ce que vous avez créé. Je me nomme Jenova, et je suis votre jugement dernier. »

            Le chapiteau fut traversé d'un souffle dévastateur et tout disparu en cendres et flammes. Seule, flottant dans les airs, la dangereuse divinité contempla son œuvre, d'un rictus malsain et se posa au sol.

            « Et donc sinon ça te pose pas de problème de tuer autant de gens d'un coup, n'est ce pas projet Jenova ?! » lui lança une voix dans son dos.

            La déesse se retourna et vis une femme, plutôt imposante, chapeauté d'un tricorne à plumes. « Qui est tu, humaine pour me parler ainsi? » lui répliqua Jenova.





            « Et toi donc ? C'pas moi qui joue au dieu dans mon jardin hein. J'suis Mercredy, Capitaine Mercredy, et je te propose un marché. Je te propose un toit, et je te laisse sortir et prendre ta revanche sur ceux qui t'ont fait ... » elle pointa son corps d'un geste grossier «  … tout ceci. Et en échange, tu restes à mes services au cas où un jour je me sentirais menacée, moi et mon .. équipe. »  Continua Mercredy.

            « Qu'est ce qui me pousserais à accepter ta requête ? » lui demanda-t-elle

            « Et bien, même les dieux ont besoin d'un endroit où vivre j'imagine. La déesse toute puissante, c'est une pièce que je n'ai pas encore dans ma collection d'âmes déchue. Tu y seras tranquille et à tes aises, je te le garantis. » A ces dires, Jenova haussa un sourcil et accepta le marché du Capitaine.

            Depuis ce jour ci, les légendes disent que l'idiotie des hommes est toujours punie, et que le dieu déchu, issu de la technologie et du cerveau humain veille à jamais.  

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