Dans
le jardin du manoir, on était loin des conflits qui fusaient depuis l'arrivée
des nouveaux, c'était l'endroit rêvé pour se détendre et profiter du printemps
tout juste naissant. Tout au fond, parmi les fleurs et les herbes aromatiques,
se trouvait une petite cabane tout en bois clair. Elle n'avait pas fière
allure, mais dans cet environnement elle semblait tout droit sortie d'un conte.
L'intérieur était rempli de jouets, de peluches et de livres d'images. Le
papier peint était d'un rose pastel très mignon et le sol en lambris clair,
tout était très mignon jusqu'au lit, avec sa couette en patchwork rose et
blanc. Mais quel individu pouvait vivre dans tout ce rose ? Pourquoi cette
pièce était isolée des autres ?
Jusqu'ici
sa présence était passée inaperçue, mais parmi tous ces éléments plus mignons
les uns que les autres, se trouvait une jeune fille, toute rose elle aussi. Un
ours en peluche dans les bras, elle dodelinait de la tête en lisant un livre
appelé « Ours en peluche et petits gâteaux ». Puis elle leva la tête,
quelqu'un entra dans sa pièce. C'était une autre jeune fille, sombre, aux yeux
d'un violet surprenant. « Oh Ren, je te dérange peut être ? » La
petite fée rose inclina la tête sur le côté et un petit « tsuuu »
sortit de sa bouche, accompagné d'un soupire d'aise. Alors l'autre jeune fille
s'assit à ses côtés, posant sa tête sur son épaule.
La jeune fille aux yeux violets
était Kurenai, sa soeur jumelle. Elle venait la voir de temps en temps, pour
s'assurer qu'elle vivait bien parmi les autres pensionnaires.
Après deux heures, Kurenai qui
s'était endormie, se réveilla. Il faisait nuit noire et la petite veilleuse
rose de sa soeur s'était allumée, éclairant la pièce d'une douce lueur rosée. Ren
avait empilés deux autres livres « Macarons et dentelles » et
« Le carrousel aux lapins » et à présent elle coiffait sa poupée en
souriant doucement. « Ren, je vais rentrer maintenant, on se voit très
bientôt promis. » lui dit sa soeur sur un ton monocorde. Ren tourna ses
yeux sur son double et laissa couler une larme. Un tout petit « tsu »
remplis de chagrin fut sa seul réponse. Serrant ses petits doigts sur sa
poupée, elle baissa la tête et repris son activité.
Kurenai se leva et sortit de la
pièce, le coeur un peu plus déchiré. Elle se dirigea vers le manoir et y
rencontra Mercredy qui écoutait à la porte de Pugsley et Pomky.
« Capitaine c'est pas très
bien d'écouter aux portes, n'est ce pas ? » lui dit elle sur un ton amusé.
« Eh oh, surveilles ton
langage petite. Comment vas tu ? » lui répondit le capitaine en se
tournant vers son interlocutrice.
Les deux femmes discutèrent en
arpentant le manoir pendant une demi heure, elles se connaissaient de longue
date et entretenaient une relation amicale. Kurenai avait une pleine confiance
en Mercredy, qui malgré son amour pour l'alcool, savait toujours être loyale
envers les bonnes personnes. Elle avait du lui demander de prendre Ren sous son
aile, ne pouvant pas supporter de voir sa soeur bloquée en enfance pour
toujours. Toute cette peine qu'elles transportaient toutes les deux n'avait pas
eu les mêmes effets pour chacune, l'une préférant s'enfermer pour oublier,
l'autre errant comme un fantôme ne pouvait s'autoriser à monter au paradis. Un
jour, Kurenai viendrait habiter au manoir, mais elle n'était pas prête pour
l'instant, et préférait la situation actuelle. « Bon et bien chère
capitaine, je m'en vais de ce pas, je reviendrais très bientôt pour voir Ren,
en attendant, prends en bien soin. » puis elle ouvrit la grande porte
d'entrée et se retourna une dernière fois en murmurant « Merci
encore ». Mercredy lui répondit d'un clin d'oeil. La porte se referma sur
la silhouette frêle de Kurenai et Mercredy retourna dans sa cave...
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